Présentation

V2503



Jura, le siècle, le millénaire d'avant, en automne, temps humide, arrêt bord de route pour satisfaire un besoin bien naturel...
Je reviens de la région parisienne, 4 heures de route déjà, reste encore 2 heures au moins pour rejoindre le cocon familial dans le bassin Genevois. Bouger, se dégourdir un peu les jambes. Je m'enfonce dans un chemin creux qui descend juste devant moi ... et là, une sorte d'éblouissement, sur les 2 talus, une multitude de champis, toutes couleurs, toutes tailles, toutes formes, c'était il y a presque trente ans. Depuis, un tel enchantement, cela s'est reproduit qq fois, mais rarement: des Amanitopsis grisea dans une pessière, sur des dizaines de m², des Phlegmaciums, bois à la frontière franco-suisse, à chaque arbre, énormes, innombrables, couleurs variables des lames, jamais revu en 5 années de surveillance, une autre fois idem avec des Boletus luridus...
A l'époque j'ignorais tout du monde mycologique, incapable de reconnaître un Bolet ou une Morille. De l'enfance et des sorties ramassage de champignons avec le grand père dans les prairies du Charollais j'avais juste appris à distinguer les "rosées" (à rapporter à la maison) et les "blancs" (à éviter absolument).
Encore qq années d'activité, la retraite au bout. Cogitant durant la fin de mon périple, j'en vins à me convaincre que les champignons pouvaient être un bon sujet pour cette nouvelle période de vie qui se profilait... Peu de temps plus tard, j'intégrais une société mycologique et "boosté" un peu plus par les Journées Mycologiques de Vallandry, installait la mycologie dans mon existence, activité toujours plus absorbante mais jamais décevante. Depuis j'ai un peu progressé, amélioré ma connaissance de qq champignons, appris surtout que c'était bien peu devant l'immensité qu'il me restait à découvrir.
Au début, on prend des notes sur le terrain, on écoute les "grands connaisseurs" qui savent tout. Les feuilles volantes, les carnets, les bloc-notes, s'accumulent. Avec l'achat d'un appareil photo, puis d'un microscope, les données s'amplifient, cela devient vite ingérable.
L'ordinateur a été la solution, avec mes qq connaissances en informatique de l'époque. Il s'agit d'HTML 4.0, Vi, Paint, Latex..., obsolètes depuis longtemps mais toujours en état de fonctionner parfaitement. Un site interne a été bâti durant toutes ces années où on a intégré toutes les récoltes, notes, données, opinions, etc...
Ces derniers temps une crise existentielle a montré l'évidence: tout ce travail allait finir à la poubelle... Bien sûr rien de grave, la terre allait continuer de tourner, la mycologie aussi... Mais bon, un peu d'ego, la conscience que cela pouvait apporter qq chose, certains pouvaient être intéressé aux récoltes faites sur les terres prospectées, d'autres rechercher une confirmation à leur tentative d'identification, des inventoristes convaincus ajouter plusieurs milliers de récoltes à leur liste. Moi, j'aurai bien aimé trouver qq chose d'identique à mes débuts. Peut être des jeunes (retraités bien sûr, faux pas rêver !) s'aventureront dans la mycologie...
Site privé, il fallait passer à un site internet ouvert sur le monde... C'est ce qui a été fait (merci Antonin). Le transfert s'est avéré un peu plus complexe, un peu plus lent que prévu. cela prendra encore du temps mais c'est plutôt bon signe pour moi, il me reste du temps.
Ce site n'est pas un ouvrage mycologique de plus, seulement le livre de bord d'un mycologue passionné. Même si le "Confidence level" s'accroît sans doute au fil des ans, rien n'est garanti. Ce qui est emprunté, cité est (en principe) référencé. Si ce n'est pas le cas, si vous avez des remarques, une idée, n'hésitez pas à me le faire savoir...