Lactarius subsericatus (=L.britannicus)
Section Ichorati (Neuhoff) Bon

• Caractéristiques Lactarius subsericatus
  La définition de L.subsericatus implique:
  • Une réaction jaune typique du lait sur le mouchoir (à la Pirot)
  • Un piléipellis se caractérisant par l'existence d'une couche "oedo"
  Propriétés:
  • Piléipellis
    La caractéristique principale est l'existence d'une couche distincte qu'on appelera faute de mieux "oedo", faite d'éléments en puzzle, ± isodiamètriques, dont l'épaisseur variable peut aller de 200 à 400 μ
    Cette couche est surmontée d'une couche trichoderme faite d'hyphes ± dressées ou emmêlées, issues de la couche "oedo", d'épaisseur 30-50 μ, inclus en général dans un gelin (couche ixo). Ce gelin peut cependant ne pas être présent (comme dans les descriptions de Basso ou HVV) ou, au contraire se prolonger par une couche pure gélatineuse au dessus. La couche hyphale peut également être pratiquement absente, réduite à qq hyphes cylindriques, laissant la couche "oedo" affleurante. (micros 1265, 1266). Le piléipellis typique correspond donc trés bien à un ixooedotrichoderme (HVV-21)
  • Caulopellis
    (ixo)cutis, 25-50 μ d'hyphes parallèles à emmêlées, faisceau d'hyphes émergents (pruine ?) (micro 1060, 1265).
  • Spores
    Il semble acquis que si la base de l'ornementation est bien du type verruqueuse, elle est rarement strictement à verrues isolées, mais le plus souvent à verrues étendues, reliées, jusqu'à qq crêtes ou diverticulations (pour suivre notre propre vocabulaire). Donc trés rarement comme représenté par Basso (Basso-568). Les verrues atteignent 1-1.5 μ.
    Sur les mesures sporiques, il est important de comprendre les mesures "spores rondes". De plus les qq mesures indiquent des différences importantes qu'il est important de valider: cohérence des mesures L.subsericatus, différences avec les mesures sur L.aurantiofulvus
• Recherche L.fulvissimus (ss Basso)
  On suivra Basso pour la séparation L.subsericatus et L.fulvissimus. La différence essentielle étant le revêtement piléique: L.subsericatus fait partie des Ichorati, à revêtement celluleux, L.fulvissimus des Mitissimi (groupe "aurantiacus"), à revêtement filamenteux.
  • Rhysocybella --» Ichorati --» L. subsericatus.
    piléipellis type oedotrichoderme (oedo= gonflé), éléments "inflated", "ingrossate" à Q faible (jusqu'à Φ 10 μ), mélangé à des éléments filamenteux courts.
  • Russularia --» Mitissimi --» L. fulvissimus.
    piléipellis ixotrichoderme, éléments à Q élevé, filamenteux, émergeant d'éléments (subcutis) à structure cutis également filamenteux (Φ 3.5-5 μ).
  • Dans cette vision, le piléipellis de L.fulvissimus n'est pas différent de celui de L.aurantiofulvus, bien identifiable lui, et pouvant donc fournir une référence pour la séparation avec L.subsericatus.
  • A noter que ce schéma n'est pas différent de celui déduit du livre de A.Marchand sur les Lactaires, L.ichoratus ayant pris la place de L.subsericatus, voir p.257. On en restera là. Si l'on remonte le temps cela se complique, chez M.Bon par exemple (DM-40, 1980), 4 espèces "Fulvissimi" dont L.subsericatus et L.britannicus.
  Premières conclusions sur une quinzaine de récoltes
  1. Le piléipellis "oedotrichoderme" est plus variable que prévu. Les éléments "inflated" peuvent se trouver, soit directement dans l'épicutis(cf. Basso-568), soit immédiatement dessous, ce sont alors les cellules dont sont issues les hyphes cylindriques de l'épicutis (cf. HVV-197), plus ou moins dressées et emmêlées. Les récoltes présentent effectivement un piléipellis "oedotrichoderme", oscillant entre les deux présentations.
  2. Autre élément variable, la couche ixo (présente au moins dans 50 % des récoltes), d'épaisseur plus ou moins importante. Nous avons donc un piléipellis (ixo) oedotrichoderme. Basso et HVV ne considèrent pour L.subsericatus qu'un oedotrichoderme, donc sans couche gélatineuse, celle-ci est réservée à L.fulvissimus (Basso).
  3. Le piléipellis de L.aurantiacus est le type de référence pour la recherche de L.fulvissimus. Il se caractérise par un épicutis type ixotrichoderme et l'absence d'éléments "inflated" dans l'épicutis ou le subcutis, ce dernier étant plutôt un type cutis d'hyphes ± emmêlées. Ceci a été vérifié sur 3 récoltes de L.aurantiofulvus bien identifié (micros 571, 747, 764).
     2 récoltes (sur les 15 étiquetées "subsericatus") présentent ce type de piléipellis (ixotrichoderme), et sont donc des candidats potentiels pour une identification L.fulvissimus. Elles sont d'ailleurs issues de la même station (2008 et 2009): Creux de l'Envers, zone B, micro 520 et 696.
  4. Nous avons donc une station de "fulvissimus" ? Pas si sûr ! Le L.fulvissimus (Basso) a d'autres caractéristiques:
     • Des spores différentes, L.subsericatus a des spores à verrues isolées, seulement légérement étendues ou connectées à l'occasion. Les spores de L.fulvissimus (cf. Basso) sont toujours à base de verrues isolées mais peuvent être connectées pour former des crêtes, voire une subréticulation.
       La plupart des récoltes montrent des spores à verrues isolées, avec ± de connections, mais en général assez proche des spores de L.subsericatus. Les 2 récoltes de "fulvissimus" ne sont pas différentes des autres.
     • Un lait immuable ! Toutes nos récoltes ont montré le même jaunissement caractéristique sur mouchoir au bout d'un temps plus ou moins variable (~ 10').
     • Un caulopellis différent, jouant donc un rôle important dans la différentiation, Basso mentionne un type trichoderme pour L.fulvissimus, un type cutis pour L.subsericatus (attention il y a une erreur dans le tableau comparatif, Basso-570). L'échantillon de résultats est réduit, seules 4 récoltes ont été étudiées de ce point de vue. Intéressant, les 2 récoltes du Creux de l'Envers ont donné un type trichoderme (donc L.fulvissimus), les 2 autres un type plutôt cutis et un type mixte cutis-trichoderme. Etudes à continuer.
     • la macro n'a pas paru trés différente, les colorations du chapeau sont trés variables, trés soutenues et uniformes chez les jeunes exemplaires, pouvant être trés différentiées chez les exemplaires adultes, cependant peu d'efforts ont été faits, le but étant d'abord d'envisager une séparation micro.