Lactarius tabidus ( Fr., sect. Tabidi HVV)
1 ou plusieurs espèces
La question est de savoir si, à ce niveau, plusieurs espèces existent et sont bien différentiés ou bien si, là comme ailleurs on a un continuum de caractéristiques.
- L.tabidus
Tel que décrit par les auteurs modernes (!): Basso-632, HVV-200 ou Idzerda,
micro L.tabidus.
- Jaunissement net sur le mouchoir et ridulations centrales.
- Piléipellis type hyphoépithélium.
- Spores à verrues nettement isolées.
- Habitat tourbières, mais nettement plus large, bouleau, saule, conifère.
- L.theiogalus
Tel que décrit par Marchand-578, espèce plus fragile, strié à la marge, chapeau plus roussâtre, lames plus carnées (mais tout cela se discute!). A retenir surtout des spores à ornementation plus crêtée voir réticulée. Piléipellis en principe idem à L.tabidus.
- L.oedohyphosus
Décrit par Idzerda et Noordeloos, Österr.Z.Pilzk(1997), voir la
publication
- Jaunissement lent et seulement de faibles ridulations centrales.
- Piléipellis palissade trichoderme sur 100-250 μ.
Voir
- Spores à verrues nettement connectées en crêtes.
- L'habitat assez spécifiquement tourbière (sphaignes et bouleaux)
Les auteurs synonymisent L.oedohyphosus avec le champignon représenté par A.Marchand comme L.theiogalus (M578). A tort à mon avis, ce dernier a un revêtement identique à L.tabidus (M. p.269). En plus L.oedohyphosus est décrit non strié, contrairement à la description de A.Marchand et à la croyance courante (Fillon, Challange) pour L.theiogalus.
Résultats
- L. tabidus.
Stations connues de Lactarius tabidus servant de référence pour la définition de L.tabidus. Au total 14 récoltes étudiées:
- tourbière Manon près de Lajoux (39) 8 récoltes,
- La Givrine (CH) 4 récoltes,
- Artus Bourgogne (71) 2 récoltes.
Les 3 stations fournissent des résultats micro très semblables. Le trait commun de L.tabidus semble être le caractère acidophile trouvé aussi bien en montagne en tourbière que en plaine sur des terrains granitiques secs comme à Artus.
Piléipellis hyphoépithélium et spores à verrues isolées signent très bien L.tabidus.
- Piléipellis.
- un épicutis à terminaux hyphales, (~ 20-30 x 3-4 μ), souvent peu nombreux, baignant dans une couche ixo ± épaisse, parfois inexistante.
- une couche porteuse, majoritairement un épithélium strict ( éléments isodiamètriques), qq fois intégrant des éléments relevant plus d'une structure oedotrichoderme (éléments mixtes, "inflated", cylindriques, salsiformes, "oedo"). A préciser.
- une sous couche hyphale (hyphes emmêlées) observée plusieurs fois, bien représentée dans HVV-200, formant séparation avec la chair.
- Spores. Histo
- Ornementations à base de verrues isolées, étendues, parfois reliées (I, I+ rarement I++).
- Ornementations basses ne dépassant pas le micron (0.7-1 μ).
- Qq interrogations en ce qui concerne les mesures sporiques qui varient beaucoup même sur une seule station. L'existence de basides bisporiques et tétrasporiques en proportion variable peut être un début d'explication. A suivre.
- L.oedohyphosus.
Pas de traces de Lactaire ressemblant à L.tabidus à revêtement type palissadique et ornementation crêtée. En fait la description de L.oedohyphosus est très proche de L.lacunarum dont elle ne diffère que par le degré de réticulations. D'ailleurs HVV n'y voit pas de différence (page 199). On peut oublier L.oedohyphosus...
Voir!... classée "Espèce en danger" dans "La liste rouge des espèces en Aura" (2023) avec une douzaine de récoltes et une photo de PAM.
- L.theiogalus.
Traces faibles pour ce lactaire apparemment absent des stations de référence, 1 seule récolte malheureusement avec une étude incomplète...
Voir...