Tableau des Russula "rosea-like"

Introduction

Le tableau compare les russules à chapeau rouge du début de saison dans les bois de feuillus (bois de Roulave par exemple) : R.pseudointegra, R.rosea, R.tinctipes. Théoriquement la différentiation ne pose pas de problème et est à la portée du premier venue. Sporée jaune pour R.pseudointegra, blanche pour R.rosea et réaction Ga+++ pour R.tinctipes, facile ... mais l'expérience montre qu'une étude plus poussée est très souvent indispensable. R.pseudointegra semble devenir mature assez tardivement et conserve longtemps ses lames blanches. De son coté, les lames de R.rosea présentent au contraire des reflets jaunâtres à maturité. En plus les réactions au Gaiac de R.pseudointegra ne sont pas de tout repos et laisse souvent perplexe. Il est tentant, comme le fait R.Challange, d'accuser les spores, la réaction serait d'abord nulle sur les jeunes exemplaires à lames blanches , puis positive à maturité. Seul bémol, si les spores jouent un tel rôle concernant la réaction au Gaiac, cela doit être le cas dans bien d'autres circonstances, les spores pouvant se trouver sur les lames mais aussi dans le haut du stipe. En tous cas question à se poser à chaque récolte.
A rajouter R.vesca qui peut interférer et nécessiter une étude plus complète (voir micro 2561), avec la réaction au Fe.

Table 3 : Russula cf. rosea

n

russule

Sporée

Odeur-Saveur

Gaiac

cheilos

cuticule

Poils

Spores
largeur

1

R.pseudointegra

jaune (IVb)

fruitée, amarescente à âcre à la fin

S0
L+ à L+++ (1c)

fortement muriquées (1a)
jusqu'à 14 μ

HP (incrustées ou non)

Poils clavés à capités

6.2-6.8 μ (1b)
verrues épaisses, étendues,
< 0.5 μ

2

R.rosea

blanche(Ib)
(2a)

inodore, douce

S0 L+++ (2b)

non muriquées

HP (incrustées ou non)

Poils cylindriques

5.6-5.9 μ
verrues isolées
0.3-0.5 μ

3

R.tinctipes

jaune (IV)

fruitée, douce

S +++

non muriquées
jusqu'à 8-9 μ

dermatocystides SV++
(10 μ)

Longs poils fins
(~ 2 μ)

6.9-7.4 μ
verrues isolées fines
0.3-0.5 μ

3

R.vesca

blanche

-

S++

-

dermatocystides SV-/SV+
(8 μ)

crins

5.0 -5.8
Ib-Ic, ≤ 0.5 μ

(*) En rouge, les caractéristiques les plus importantes pour une détermination correcte.

Notes

  1. R.pseudointegra
  2. R.rosea
    • -- Sporée Ib (Rom.) donc blanche, mais Romagnesi et Sarnari note une forte tendance au jaunissement en séchant.
    • -- Caractère fort pour une détermination: très peu de russules douces S0 L+++. Essentiellemnt R.emeticolor pour RC. Reste le cas de R.pseudointegra (qui n'est pas "douce"), voir 1c
    • -- Attention aux confusions aussi avec R.vesca sur le terrain. Fe très différent.

Séparation R.pseudointegra / R. rosea

Lors d'une récolte R.pseudointegra et R.rosea peuvent être difficiles à séparer au niveau de la macro et la micro doit souvent venir en appui (R.tinctipes peut aussi venir compliquer les choses). Les outils sont cependant nombreux:
Sporée
Jaune pour R.pseudointegra (IV-b), blanche, blanc crème pour R.rosea (Ib). Comme mentionné en introduction ne pas trop se fier aux couleurs des lamelles.
Arête lamelles
Arête dentelée, gélifiée, touffes de macrocystides, muriquées (à voir dans l'eau) pour R.pseudointegra, ± banale pour R.rosea.
Odeur-Saveur
En ce qui concerne R.pseudointegra, odeur fruitée (de R.fellea selon Romagnesi), saveur douce, acrescente à la fin. Pour C.Boujon (GE), bon connaisseur des russules, cette acrescence terminal était le premier caractère de reconnaissance de R.pseudointegra. Pour R.rosea, odeur "trascurabile" dirait Sarnari, saveur complètement douce.
Réaction macro SV
Dans le cas de R.pseudointegra, SV rose bas du stipe, mais pas toujours ! La réaction positive rappelle celle rouge vif pour R.rosea (stipe, chair) justifiant le placement dans les Roseinae de R.pseudointegra par Romagnesi. A éclaircir mais ne pas trop se fier à ce critère.
Continuer les tests.
Réaction Gaiac
Négatif pour les 2 russules (stipe-chair). Sur les lames les réactions au Gaiac sont souvent perturbantes, positif (rapide) pour R.rosea, peu fiable pour R.pseudointegra. La réaction serait due aux spores (RC) donc nulle sur les lames blanches, mais positive sur les lames jaunes, avec évidemment tous les cas intermédiaires.
Micro
En plus de la structure de l'arête des lames, les dimensions sporales offrent une réelle possibilité de différentiation, au moins pour faire pencher la balance d'un coté ou de l'autre. Voir résultats de nos mesures sporales: Histo